La plus belle lettre que j'ai écrite pour toi...

La plus belle lettre que j'ai écrit pour toi...





Une femme s'assit devant un magnifique bureau en bois d'ébène. Elle prit une plume, un encrier rempli d'un liquide sombre, un rouleau de parchemin jauni. Elle était seule, un silence pesant imprégnait le manoir plongé dans la pénombre. Une unique flamme éclairait le bureau. Elle regarda deux photos posé sur le meuble sombre. Sur l'une on voyait une fillette aux magnifiques boucles brunes entourée d'un homme chauve et de cette même femme assise dans cette pièce. Sur l'autre, trois petites filles, une blonde aux yeux bleus, une autre un peu plus grande aux cheveux noirs jais et aux yeux d'une couleur proche, au centre il y avait la plus grande aux cheveux noirs et aux yeux gris. Elle détourna ce même regard et trempa la plume dans l'encre, elle commença à ecrire.

"Chère soeur,

Il y a bien longtemps que je n'ai pas pronocé ce mot, divin pour certains, mensonger et traitre pour d'autres. Je fais surement partie de ceux qui l'haissent et qui l'aime. Tout comme je te hais et je t'aime. On dit qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. Je me retrouve presque toujours entre les deux. Ma lettre va te surprendre autant que moi. A l'heure où je te l'écris j'ignore encore si je te l'enverrais. Aurais-je la force de te la faire parvenir ? Arriverais-je même à te l'écrire jusqu'au bout ? Que de questions auquelles je n'aurais peut-être jamais la réponse. Car même si tu la lis un jour, cela ne voudra pas dire obligatoirement que je l'ai envoyé, que j'ai eu le courage.
Courage... Un mot si vague, il a tant de significations que je ne saurais te dire le nombre exact, autant qu'il y a de personnes en ce monde. Nos deux courages sont tellements différents mais aussi tellements semblables tout comme nous. Toi tu as bravé les lois du coeur, moi celles du pouvoir. Toi tu as fait allégeance à celui qui avait le pouvoir, moi j'ai préféré mon coeur. Toi tu as choisis la facilité immédiate, moi la facilité à long terme. Toi tu as pris le chemin de l'ambition, moi de l'amour. Toi tu veux le pouvoir, moi le bonheur. Toi tu as choisi un sentier semé d'embûche mal répartie que tu détruisais, moi j'en ai choisi un avec des embûches régulières que j'étudiais avant de contourner ou de braver. Mais jamais ils ne se sont éloignés.
Il y a une chose que j'ai fait dont je suis particulièrement fière, j'ai eu le courage de braver ma famille alors que toi tu n'as pas pus, peut-être que tu ne le voulais pas. Bien que je sois l'aînée, j'ai toujours pensé que ce serait l'inverse, que ce serait la magnifique guerrière et non pas la superbe étoile qui le ferait. Je me suis trompée. Tu vois, nous sommes semblables et pourtant rien ne nous unis à part l'amour fraternel et le courage. De nous trois, seule la délicate fleur n'a pas choisi son destin. Je la plains mais, étonnament, celle que je regrette le plus c'est toi. C'est pour ça que c'est à toi que j'écris pour expliquer mon geste, celui qui a changé mon destin.
J'ai épousé cet homme car je l'aimais, j'ai décidé que je n'écouterais pas les stupides lois du sang mais celles du coeur. j'étais l'unique maitresse de mon destin, je ne l'ai jamais regretté, je l'ai aimé jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il soit tué. Je suppose que c'est ton oeuvre, je ne t'en veux pas le moins du monde. J'en ai la seule responsabilité. Je n'aurais jamais du laisser ma belle guerrière et ma petite fleur aux griffes de personnes avides de pouvoirs. A cause de moi tu as du épouser un homme que tu n'aimais pas. Je te comprend, tu m'en a voulu jusqu'à devenir ce que tu es devenue. Pardonne-moi.
Lors de ton procès j'étais là, j'avais l'impression qu'on m'avait arraché le coeur. Lorsqu'il est revenu tu t'es échappée d'Azkaban. Quoi de plus prévisible ? Je savais que ce jour arriverait. Ce que je ne savait pas c'est que tu allais tuer mon adorable cousin. Celui que j'avais protégé de ton courroux et de celui de ma petite fleur.
Tu vois, je l'ai fini cette lettre, ou presque. Tes actes ne sont pas excusables et je doute qu'ils soient pardonnables mais je t'en prie, fais le bon choix.

Je t'ai haï, je te hais, et je te haïrais.
Je t'ai aimé, je t'aime, et je t'aimerais.

C'est la plus belle lettre que j'ai écrit pour toi, Bellatrix. Ma douce guerrière. N'oublie pas Bella...

Andromeda Cassiopea Tonks (née Black)"

Elle plia avec douceur la lettre qu'elle glissa dans une enveloppe. Elle l'attacha à la patte d'une splendide chouette noire et partit. Elle avait eu le courage.